"Trouble is my business" - Jirô Taniguchi
Suite à la publication l’année dernière
de « Enemigo » chez Casterman, c’est au tour de Kana de publier
une des œuvres de jeunesse de Jirô Taniguchi.
Entamée au début des années 80, « Trouble is my
business » est un manga (en six tomes) sur lequel Taniguchi a uniquement assuré
le dessin, le scénario étant assuré par Natsuo Sekikawa (avec lequel il a
également travaillé sur « Au temps de Botchan », dans un registre
bien différent). La parution de ce premier tome peu de temps après « Enemigo »
semble opportune tant les deux œuvres
ont des points en commun (bande-dessinées d’action, enquêtes musclée à
l’américaine…).
Avec « Trouble is my business », on suit les
pérégrinations de Fukamachi “Shark” Jôtarô, détective privé de la lose aux méthodes
peu orthodoxes. Casquette gavroche vissée sur la tête et clope au bec, il se
voit confié diverses enquêtes dans lesquelles on le voit s’illustrer avec plus
ou moins de brio. Ces dernières, rarement intéressantes ou crédibles, sont
prétextes à mettre en exergue ce personnage décalé qui jongle entre sketchs
scatophiles et énigmes tordues.
Difficile, à la lecture de ce manga de ne pas songer à
City Hunter (Nicky Larson, en France) et à son protagoniste, Ryo, créés par Tsukasa
Hôjô. On est cependant plus attaché par le côté décalé pervers de Ryo que par
les grimaces et les flatulences intempestives de Shark.
Si les histoires ne sont pas vraiment à la hauteur, le
dessin de Taniguchi, lui, est assez différent de ce qu’il a été habitué à
proposer par la suite. La tonalité globale est dynamique et les scènes
s’enchaînent rapidement, comme l’exige le format et le genre. Cependant,
lorsqu’il s’agit de s’attarder sur une arme ou un décor, on prend plaisir à
reconnaître une minutie dont il s’est toujours porté garant.
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